Le TAVI

(Trans cathéter aortique valve implantation) est l’implantation d’une valve aortique biologique par voie percutanée endovasculaire (à travers les vaisseaux).

Cette technique, développée depuis 2001 (première implantation France par le Professeur Creeping à Rouen), permet le remplacement de la valve aortique malade par une prothèse biologique acheminée par voie endovasculaire, le plus souvent à partir de l’artère fémorale au niveau du pli de l’aine.
Contrairement à la chirurgie cardiaque, cette intervention ne nécessite ni anesthésie générale ni ouverture du thorax, ni circulation extracorporelle.
Cette technique était initialement réservée aux patients inopérables. Depuis quelques années, le développement du matériel, de la technique et des études internationales ont permis l’extension de cette technique a de plus en plus de patients.
Quels sont les patients concernés ?
Les patients porteurs d’un rétrécissement aortique sévère et symptomatique doivent bénéficier d’un remplacement de la valve aortique, seul traitement de cette pathologie (pas de traitement médicamenteux).
La chirurgie cardiaque, technique de référence qui permet un remplacement de la valve mitrale par une prothèse, est aujourd’hui réservé aux patients jeunes sans comorbidité.
Pour les patients âgés (plus de 80 ans ou même 75 ans) et/ou porteurs de pathologies (comorbidité), un remplacement de la valve aortique par voie percutanée (tavi) leur sera proposé.
Comment se déroule l'intervention ?
L’intervention se déroule le plus souvent à distance du bilan initial.
Généralement, les patients sont hospitalisés la veille de l’intervention.
L’intervention nécessite une équipe de médecins et deux infirmières.
La procédure est réalisée dans une salle radio interventionnelle hybride spécifique, sous anesthésie locale, sous la surveillance étroite de l’anesthésiste.

La procédure débute par une ponction de l’artère fémorale et la mise en place d’un introducteur (gros cathéter) dans l’artère. Un second abord vasculaire est utilisé (généralement par l’artère radiale), pour guider la procédure et l’implantation de la valve.
Une prothèse biologique, fixée à l’intérieur d’un treillis métallique appelé stent, va être « écrasé » et acheminée de l’artère fémorale (au pli de l’aine) jusqu’au clamp navigant à travers les artères des jambes puis de l’aorte à l’aide d’un cathéter. L’intérieur des vaisseaux est insensible, le cheminement de la prothèse ne sera donc pas ressenti par le patient. La prothèse ne sera déployée qu’au dernier moment à l’intérieur de la valve malade qui sera repoussée sur les bords.

Contrairement à la chirurgie cardiaque, la valve malade est conservée et sert même de support à la prothèse.
Une fois la prothèse en place, le matériel est retiré et l’accès de l’artère fémorale refermé par des points.

En moyenne, la durée de l’intervention est de 45 à 90 minutes de l’entrée à la sortie de la salle d’examen.

Dans certains cas, le passage de la prothèse à travers les artères des jambes ou de l’aorte n’est pas possible. D’autres voies d’abord peuvent être envisagées (carotides, l’apex du cœur, aorte ascendante). Ces interventions nécessitent alors une anesthésie générale et l’aide d’un chirurgien cardiaque.
Quelles sont les suites opératoires ?
Suite à l’intervention, les patients sont transférés en salle de réveil puis surveillés aux soins intensifs pour les 24 premières heures.
Une surveillance étroite sera faite du rythme cardiaque et du fonctionnement de la prothèse par échographie cardiaque.
Généralement le patient regagne son domicile au 4e voire le 5e jour. Il peut reprendre rapidement une activité physique et aucune rééducation ou convalescence n’est nécessaire. Les patients seront revus en consultation un mois après avec une échographie cardiaque de contrôle.

Comme toute intervention, le TAVI n’est pas sans risques et des complications restent possibles. Les principales complications sont :
– une altération du réseau électrique du cœur qui peut parfois nécessiter l’implantation d’un pacemaker dans 5 à 10 % des cas,
– des complications au niveau de l’artère fémorale, qui va du simple hématome à l’hémorragie importante nécessitant une transfusion,
– et rarement à un accident vasculaire cérébral (AVC, < 1%).
Quels sont les traitements de décours ?
En l’absence d’arythmie (fibrillation auriculaire), les patients sortent sous double anti agrégation plaquettaire (aspirine – Kardégic et Clopidogrel – Plavix) durant 3 à 6 mois, puis un relais sera pris par aspirine seul.
Le traitement sera adapté au cas par cas, selon les pathologies et antécédents du patient, par exemple : patient porteur de stent, antécédent de saignement, patient porteur d’une autre prothèse cardiaque…