Les caractéristiques et intérêts
d'une salle hybride

Le monde médical et paramédical a longtemps été fractionné en deux entités distinctes : Médecine et Chirurgie.
Bien que complémentaires, ces deux secteurs fonctionnent le plus souvent de manière indépendante, et le monde de la pathologie cardiovasculaire n’y échappe pas.
Les chirurgiens travaillent au bloc opératoire et les cardiologues en salle de cathétérisme ainsi que les radiologues.
La salle hybride est un outil unique permettant à ces deux, voire trois secteurs, de travailler ensemble, dans un même lieu, sans contrainte environnementale.
Une salle hybride est une salle de cathétérisme ayant le même niveau d’exigence qu’un bloc opératoire.
Elle se doit de respecter des normes précises au niveau de l’air, de l’eau, des fluides, des surfaces, etc. On doit y accéder par l’intermédiaire d’un SAS et les règles relatives à l’hygiène et l’asepsie sont rigoureuses.
Elle comprend toute une série d’équipements répondant aux besoins des différents intervenants.
On y trouve tout le matériel d’anesthésie-réanimation, appareil de CEC(circulation extracorporelle), nécessaire à la réalisation d’un acte de chirurgie cardiaque ou vasculaire périphérique.

La table, plus large que dans une salle traditionnelle, est équipée de Rail permettant la fixation d’accessoire opératoire ou de moyens de contention. Tout ceci permet un grand confort pour l’opérateur et le patient. Afin d’avoir une bonne ergonomie, il est nécessaire d’avoir une superficie conséquente et de bien prévoir, lors de la réalisation, les conflits éventuels entre les différents éléments (signalétique, bistouri, arceau, écrans, etc.…).
Les paramédicaux et les équipes médicales (toutes spécialités confondues) jouent un rôle crucial dans la phase d’étude précédant la construction d’une salle hybride.

L’espace doit pouvoir être modulé en fonction de la nature de l’intervention à réaliser.
L’arceau est soit fixé au plafond, soit au sol. Ce dernier doit donner la possibilité d’être positionné de n’importe quel côté du patient. Quand il n’est pas utilisé, il peut être partiellement ou totalement dégagé.
De même, la table peut, elle aussi, être positionnée à différents endroits selon l’acte réalisé.

Une étroite collaboration entre la structure et les industries (matériel opératoire, imagerie, etc..) est capitale, et la salle se doit d’être en constante évolution.
Une des particularités des salles hybrides est de fournir une haute qualité d’imagerie.

Un grand capteur plan (30 x 40 cm) qui permet d’obtenir un grand champ d’acquisition.

Une approche multimodalité : Scanner, échographie et IRM peuvent être directement visualisée en salle.
Ils sont utilisés à des fins diverses, et aident, notamment, au choix de l’incidence dégageant une bifurcation. Ils apportent également toutes précisions utiles au bon déroulement de l’acte.

Certaines options récentes dont la possibilité de faire une acquisition de type scanner : Dyna CT ou 3D CT.
L’arceau tourne à 360° autour du patient afin d’obtenir des coupes fines sur 1 champ de 24 cm, les reconstructions bi ou tridimensionnelles effectuées donnent une information précise à l’opérateur. Il est utilisé essentiellement lors des TAVI (implantation des valves aortiques par voie percutanée), pour opérer le plan de l’anneau aortique ou lors de l’implantation d’endoprothèse aortique, dans le traitement mini-invasif des anévrismes de l’aorte abdominale sous-rénale par dégagement des artères rénales.
Un autre point important, pour ne pas dire essentiel, d’une salle hybride et le management qui en découle. Il s’agit de véhiculer la notion d’approche pluridisciplinaire.
Médicaux et paramédicaux travaillant ensemble, et émettent en commun leurs connaissances et compétences au profit du patient.

L’ensemble des infirmiers et techniciens sont formés aux techniques « hybride » et sont capables de basculer, sans difficulté, d’une procédure endoluminale à une chirurgie.
Bien que longue à mettre en place (besoin de formation plus élevée), cette polyvalence est essentielle, notamment pour prendre en charge au mieux les complications.
Le but premier d’une salle hybride a été de pouvoir manager de façon optimale tout type de complication survenant au cours d’une procédure endoluminale.
Il n’est plus nécessaire de déplacer le patient, l’équipe vient à lui. On diminue ainsi considérablement les conséquences de l’événement indésirable.

Voici un exemple :
La survenue d’une rupture d’anneau aortique lors de TAVI, entraînant un hémopéricarde, peut être rapidement maîtrisée par une ponction évacuatrice, suivie rapidement d’une sternotomie et du remplacement total de la racine de l’aorte.
Le délai entre la rupture de l’anneau et le départ d’une circulation extracorporelle est raccourcie au maximum par le non déplacement d’un (e) patient (e) d’une salle vers une autre.

D’autres exemples :
Complications d’angioplastie (rares), nécessitant une conversion chirurgicale rapide ; perte d’une prothèse de communication inter atriale.
Complications d’une angioplastie vasculaire périphérique nécessitant un abord chirurgical.
Les avantages de cette salle sont utilisés pour des procédures mixtes, associant un abord chirurgical et endovasculaire tel que :
le traitement des anévrismes de l’aorte abdominale par endoprothèse bifurquée,
le traitement de l’aorte thoracique par endoprothèse, avec réimplantation des troncs supra-aortiques,
la chirurgie vasculaire des membres qui convient dans les pontages et angioplasties,
les TAVI qu’ils soient Trans-apicaux ou Trans-fémoraux.

Enfin, en cas de nécessité, cette salle peut également servir pour un programme chirurgical standard pur, sans recours à l’imagerie médicale.
La salle hybride est un formidable outil, et le recours de plus en plus fréquent à ce type d’installation ne fait aucun doute.

La grande spécificité de certaines procédures, la frontière de plus en plus étroite entre procédure endoluminale et purement chirurgicale, et l’exigence de sécurité sans cesse croissante, sont les moteurs de leur développement.

Néanmoins, il est important de souligner que l’efficacité d’une salle hybride repose essentiellement sur la complémentarité, l’entente et la formation des différentes spécialités médicales et paramédicales.